Jazz à la bastide

Chaque vendredi ou presque, ils sont quelques poignées de collègues à se retrouver dans une petite bastide à deux pas de la mer au son de leurs grattes, d'un sax parfois, d'une batterie au jeu délicat, d'un piano, d'une contrebasse entre les mains expertes du propriétaire des lieux, le bastidan... et d'autres musiciens viendront s'ajouter à l'occase. Ils fêtent le jazz en pleine connivence. Une douceur reposante s'installe petit à petit, quelquechose d'un peu mélancolique retient le temps et les notes montent comme des volutes avec cette belle grâce reposante tendrement distillée. Fin de printemps. -Out of nowhere- , -Donna Lee-, les morceaux s'enchainent entre éclats de rires et bons mots.

"C'était mariole ! ". D'où vient cette douceur musicale ? Peut-être d' une confluence harmonieuse, d'un orchestre jouant pour le plaisir ou de la couleur généreuse de la bastide... Tout simplement, je crois, d'un orchestre composé d'amoureux. Dans la vieille ferme, des toiles fauvistes ornent les murs, le silence des voix s'impose. Le jazz a pleinement droit de cité. Bastide jazz. Vibration de fin d'après-midi puis -Ornithology-, dernière respiration, rêve lointain en onde saisissante.