Faire le pendulaire

Un matin comme les autres sur l'autoroute du boulot, tu avances vaille que vaille, tu te traines entre Marseille et Aix, seul dans une voiture parmi d'autres tout autant dépourvues de passagers, des véhicules tête à queue, c'est la misère...Et pour compléter le tableau, l'embouteillage : alors, ça bouchonne, ça marronne, ça bougonne puis on se résigne à cette bouffonnerie car si les transports en commun ne sont pas à la hauteur; le covoiturage non plus n'est pas de mise. Voyons, voyons, faudrait s'organiser, des gens se rencontreraient, se parleraient, feraient des détours, bref seraient dérangés de leur petit train-train...

Une analyse a été faite sur 28 pays, les plus riches, par un cabinet international, analyse portant sur le travail salarié et les moyens de déplacement domicile-travail : voiture ou transports en commun. Pour éliminer tout biais statistique qu'aurait pu engendrer un plus ou moins bon équipement en transports collectifs, la Suisse et l'Allemagne caracolant en tête, fut pris le protocole suivant, n'étudier que le cas des travailleurs salariés qui avaient à leur disposition une automobile et un transport en commun performant (même temps de parcours qu'en bagnole ou plus faible). Le cas typique étant celui du travailleur qui dispose d'une voiture et d'une ligne directe de transport en commun desservant domicile/lieu de travail. Résultat : la France arrive au 26-ème rang sur 28 pour l'utilisation des transports en commun, dans ces conditions d'études où est parfaitement éliminé le biais du moindre équipement en transports en commun. N'intervient donc que le comportement individuel des travailleurs. Bien sûr, le moindre équipement de la France, en transports en commun, par rapport à bien d'autres pays, ressort lui de notre politique des transports quasiment vouée au tout-automobile, politique calamiteuse...

Ceci non point pour décourager la militance des écolos mais pour ouvrir des voies nouvelles à des luttes déterminées et gagnantes !