Ne pas respecter le repos dominical ?

A l'heure où le patronat cherche à bousiller les droits des salariés en voulant imposer le travail le dimanche sans compensation (ce qui n'est pas rigolot), où  les dérogations accordées aux activités commerciales dominicales de Plan de Campagne arrivent à échéance (et en même temps, certains commerçants avides des centres-villes gueulent pour avoir la même chose), le débat s'instaure à Radio-Galère Marseille et bien sûr dans les syndicats sur la question du travail le week-end. Concernant Plan de Campagne dont le chiffre d'affaires se fait en dimenchadas (allez un peu d'oc ! ), le plus désolant c'est peut-être l'estrambòrd dominical des consommateurs pour ces centres commenciaux à la con, déshumanisants au possible. Regardez tous ces gens dans les embouteillages du dimanche qui se jètent comme la misère sur le pauvre peuple  à l'entrée des temples de la consommation, ces gens mus par le fétichisme de la marchandise, des marques à la mode et qui y vont le jour où ils bossent pas,  c'est plus désolant sûrement que de voir des caissiers ou caissières travailler le dimanche avec une compensation mensuelle qui augmente parfois leur modeste salaire mensuel de 40 %, non ? Mais si cette compensation tombait à l'eau !

Dans certains syndicats dont le mien, une majorité semble se dessiner voulant proscrire de manière radicale le travail le dimanche avec les arguments que voilà : la main mise du grand capital sur nos destins de petites fourmies salariées, ces patrons qui veulent nous rendre corvéables à merci à n'importe quel moment. Ainsi, les collègues syndicalistes rivés dans leurs positions de principe ( peut-être à juste raison d'ailleurs) refusent que le travail le w-e se banalise à la faveur de la crise socio-économique et c'est sûr que le risque est bien là.

Ayant travaillé plus de 15 ans en service posté, du temps où les compensations étaient de mise et n'étant pas schizo, je ne partage pas ce point de vue. Ces dernières années, les conditions de  travail pour les salariés en service posté ont certes connu bien des dégradations, le rythme du travail de nuit a changé, les grévistes se sont vus fortement pénalisés notamment pour des grèves du week-end mais je n'oublierai jamais l'espace de liberté que m'a permis ce rythme à la marge. J'ai besoin de conditions de travail dignes, de me reposer certes mais pas exclusivement le jour du Seigneur, c clair, laissons au salarié le droit au rythme choisi. Du temps où le travail le dimanche était compensé (est il irréversible que ce soit terminé ? En tous cas, les coups de butoir sont bien là ), travailler en horaires décalés m'a ouvert sur un espace de liberté extraordinaire et je connais encore aujourd'hui beaucoup de collègues qui préfèrent cette modalité. D'ailleurs que font ils les autres le dimanche ? Que font ils de leurs loisirs, de leur temps non contraint ? Se retrouvent ils pour faire la fête entre amis ? Oui certains mais je vois aussi les fameux embouteillages qui font le succés du bizness de Plan de Campagne ( ce qui induit d'ailleurs du travail le dimanche), des gens qui passent leur aprèm devant la téloche...Pour conclure, si je dis oui à la possibilité pour le salarié de bosser le dimanche, c si et seulement s'il peut le choisir et s'il est largement compensé par le patron ! Ce n'est plus vraiment à l'ordre du jour et j'en ai bien conscience. La messe est dite, ct DIMANCHE !