Réponse à un article "anti-occitan" du quotidien -La Provence-
Depuis quelques semaines, on voit refleurir dans la presse et notamment dans la Provence édition Marseille (l'article -Les provençaux réagissent enfin à l'infiltration occitane-) des accusations portées contre « une branche du mouvement occitan qui voudrait faire du languedocien la langue unique des pays d’oc ».
Or il n’existe aucune branche, rameau, ni brindille du mouvement occitan qui soutienne une pareille ineptie.
L’occitanisme provençal, le premier concerné, a toujours affirmé, au-delà de l’unité foncière de la langue d’oc (ce en quoi il rejoint entièrement la position de Mistral et du Félibrige), son attachement à la réalité linguistique provençale dans toute sa diversité. Pour lui : « Chacune des formes de la langue la représente toute entière, comme chaque individu, tout en étant unique, comporte tous les caractères fondamentaux de son espèce. Les multiples variétés d’une même langue constituent sa véritable richesse, tout comme la diversité des langues humaines préserve l’originalité des pensées et des expressions. »
Peut-on être plus clair ?
Alors pourquoi ces attaques mensongères, et pourquoi maintenant ?
C’est que, au cours de ces dernières années, Félibres et Occitanistes ont fini par mettre de côté leur querelle orthographique (bien relativisée d’ailleurs par l’avènement de l’audio-visuel). Face à la menace croissante d’une disparition pure et simple de la langue d’oc, dont les derniers usagers naturels prennent chaque jour le chemin du cimetière, tandis que la France s’obstine à refuser l’application de la charte européenne des langues minoritaires, un pas supplémentaire vient d’être franchi : l’appel à une grande manifestation commune en faveur de la langue d’oc, à Béziers le 17 mars prochain, signé à la fois par les mouvements occitans et par le Félibrige.
C’est cette union, qui seule fait la force, que certains n’acceptent pas et cherchent à saboter, appelant le même jour à Arles à une contre-manifestation en faveur du seul provençal. Une telle manœuvre ne peut faire qu’un seul perdant : la langue d’oc.
Centre Régional d'Etudes Occitanes Provence